Ce matin je suis partie de bonne heure pour ma randonnée estivale : au lever du jour j'ai une chance d'apercevoir mes petits amis : un chevreuil qui regagne le bois, un renard qui longe un champ de céréales ou encore le héron qui pêche dans l'étang voisin...
La fraîcheur de la nuit fait du bien, contrastant avec les chaleurs des jours précédents.
Je commence ma promenade vers les étangs de la commune, c'est là que j'ai manqué me faire renverser par deux brocards la semaine dernière... Au loin, un tracteur retourne le champ fraîchement moissonné. Mes yeux se sont habitués à l'obscurité, j'aperçois au loin une silhouette familière : un petit brocard descend la colline, dérangé par le moteur vrombissant. Trop loin pour une photo, je profite de l'instant tout simplement.
Je continue à marcher d'un bon pas, croisant un lièvre en goguette, un pic vert furtif... toujours pas de photos... Je commence à craindre le retour bredouille.
Je me dirige du coup vers une friche que je connais bien, avec de hautes herbes colorées, des graminées, refuges de nombreux insectes : des empuses, des sauterelles, des araignées, dont la redoutable épeire, et des papillons...
Je suis ainsi toujours sûre de revenir avec quelques clichés.
Je m'engage dans les hautes herbes, scrutant le moindre chardon, le moindre brin d'herbe. J'écarte les toiles d'araignées, et je tombe sur une magnifique épeire diadème.
"A défaut de grive, on mange des merles" disait ma Grand-mère ...
Je suis prête à me contenter de quelques clichés de la belle arachnide, quand mon œil est attiré par une forme immobile sur un épillet : un papillon Machaon est au dortoir, ailes repliées.
Mon cœur palpite, c'est le Roi des papillons diurnes chez nous, et sa rencontre est toujours une source de jolis clichés.
Le grand Porte queue est un magnifique papillon jaune pâle et noir, pouvant atteindre 9 cm d'envergure. Les ailes sont finement dentelées, et des couleurs bleu et orange vifs décorent les ailes postérieures.
Alors que je commence à prendre mes premiers clichés, le beau lépidoptère déploie alors ses ailes, et révèle toute la délicatesse de sa livrée.
Pour la première fois, ce papillon entrouvre complètement sa voilure : on a en effet plus souvent l'occasion de le voir ailes rassemblées, le faisant apparaître comme massif.
Cette fois ci, il m'offre le spectacle de la totalité des ailes largement entrouvertes : il est gigantesque ! Pas un geste, il se laisse photographier complètement immobile, me laissant l'admirer de dos et de face.
C'est un papillon qui aime les fleurs odorantes, comme le fenouil sauvage, la carotte et en général toutes les ombellifères. Sa chenille est également l'occasion de séances de photos recherchées : très colorée, elle a une bouille de clown que j'aime photographier.
Je laisse enfin le papillon sur sa graminée, il n'a pas bougé d'un pouce.
Je repars de ma prairie le sourire aux lèvres, il me tarde de rentrer à la maison pour voir le résultat de ma récolte.
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